30 oct. 2019

Playlist


J’ignore pourquoi, mais j’ai toujours aimé écouter de la musique. 

Pré-ado, lorsqu’il arrivait à ma maman de me laisser seule à la maison le temps d’aller faire quelques courses, la première chose que je faisais, c’était de sortir un disque de sa pochette et de me passer quelques titres en boucle et le plus fort possible. J’étais devenue une pro du placement de saphir dans le petit espace qui séparait les titres sur les 33 tours (euh… oui, je suis assez « vieille » pour avoir connu les disques vinyls et les tournes disques). Je chantais alors à tue-tête des chansons qui avaient le don de me « parler », d’éveiller des sentiments et des émotions profondes. Je connaissais par cœur « Revolution », « Diego », ou encore « frappe avec sa tête » de Balavoine (titres issus de l’album « loin des yeux de l’occident »).

Plus tard, je suis passée par une période au cours de laquelle je pouvais, dans la pénombre de ma chambre – ma mère ne comprenait d’ailleurs absolument pas pourquoi je tenais tant laisser la lumière éteinte – je pouvais passer des heures simplement à écouter certaines chansons ou album en boucle (Gérard Lenorman, Michel Sardou, Simon & Garfunkel, Lionel Richie…).

J’avais également cette habitude, le soir, d’écouter l’album de Vangelis – Voices – pour m’aider à m’endormir. Il se produisait d’ailleurs un phénomène assez étrange avec cet album. La méthode, pour m’endormir fonctionnait plutôt bien. Je n’entendais jamais que les quelques premières minutes de l’album et pourtant, systématiquement, je m’éveillais pour entendre le dernier morceau. 

En grandissant, je n’ai pas perdu cet étrange rapport avec la musique. Ce besoin d’écouter des chansons et, parfois, de les écouter tant et tant que je finis par les connaitre par cœur. Je n’écoute plus les mêmes choses, évidemment – quoique ^^ il m’arrive de profiter des réseaux sociaux, d’aller fouiller dans les archives et déterrer des musiques et des chansons « d’avant » et de me surprendre à éprouver un étrange plaisir à les écouter encore. 

La plupart de ces chansons n’ont eu qu’un impact passager dans ma vie même si, à l’époque, certaines ont résonné en moi avec une étrange puissance. Mais il en est d’autres qui m’ont tout simplement aidé à avancer. Certaines m’ont soutenu dans des moments difficiles de ma vie. Il en est même qui sont devenues, pour moi, de véritables Leitmotiv. 

Mes enfants ne semblent pas se préoccuper de la musique. Ils n’accordent aux chansons et aux musiques qu’une place très anecdotique dans leur vie. A la maison, lorsqu’il y a de la musique, la plupart du temps, c’est à cause de moi. Il y a toutefois des chansons que j’aimerais… « leur transmettre ». Parce qu’elles évoquent des sujets ou cherchent à transmettre des valeurs que j’aimerais voir devenir leur. 




La playlist que j’aimerais leur « léguer » est la suivante : 

Get back up again – Trolls – parce que, dans la vie, il faut savoir se relever, encore et encore. Se montrer obstiné et ne jamais se résoudre. Avoir confiance en soi-même et avancer, coûte que coûte vers les objectifs que l’on s’est fixé. Un peu comme à l’image de la princesse Poppy dans l’animé Trolls et, beaucoup, comme Captain Marvel dont la véritable force, au-delà de ses pouvoirs exceptionnels de super-héroïne est celle de toujours se relever après qu’on l’ait jeté au sol. 

It’s my life – Bon Jovi – parce qu’il est important de vivre sa vie comme on l’entend et de ne pas se soucier plus que nécessaire de ce que les gens attendent de nous. Parce qu’on a qu’une vie et qu’il faut savoir en profiter. 

Everybody hurts – REM – parce que cette chanson, que les Corrs ont d’ailleurs superbement interprétée, nous rappelle que parfois la vie est si dure qu’il nous arrive de perdre courage au point de se demander si la vie vaut d’être vécue. Mais qu’il faut malgré tout s’accrocher et continuer d’avancer en s’appuyant sur l’aide que peut nous apporter nos amis. 

Roar – Katy Perry – parce que c’est une chanson qui nous rappelle que nous sommes plus fort que nous ne le pensons-nous même ; que si nous avons suffisamment confiance en nous, si nous travaillons notre confiance en nous et refusons de laisser les autres nous rabaisser, alors nous pouvons traverser des épreuves que nous n’aurions jamais pensé pouvoir traverser. 

Firework – Katy Perry – parce que cette chanson nous rappelle que nous avons tous en nous des ressources insoupçonnées et que chacun de nous possède en lui quelque chose qui le rend précieux, unique. Parce qu’elle nous dit que parfois, même s’il faut du courage pour cela, il faut nous accepter tels que nous sommes, assumer ce que nous sommes, parce que nous avons le droit d’être ce que nous sommes et qu’aucune vie n’a moins de valeur qu’une autre. 

C’est dit – Calogero – parce que cette chanson célèbre les valeurs de la véritable amitié et qu’elle nous rappelle que l’important, ce n’est pas d’être populaire ou très entouré, mais que notre véritable richesse, c’est d’avoir de vrais amis loyaux et authentiques même s’ils ne sont qu’une toute petite poignée. Et que ça, c’est une chose importante à comprendre et apprendre. 

Et vous, quel est votre rapport avec la musique ? Y a-t-il des chansons qui vous parlent plus que d'autres ?  


2 oct. 2019

Rentrée scolaire - cru 2019


Dans l'article précédent, je vous expliquais que la rentrée scolaire de cette année m’effrayait car les circonstances semblaient toutes vouloir se liguer contre moi. 

Et puis, à quelques jours de la rentrée, je reçois un coup de téléphone. A l’autre bout du fil – même s’il n’y a plus de fils depuis longtemps dans nos modes de communications modernes ^^ - on se présente. C’est une femme ; elle se nomme B. ; c’est elle qui sera l’assistante remplaçante de mon fils durant les trois premières semaines précédent octobre. On n’a pas le temps d’organiser une rencontre, mais elle s’efforcera d’être présente assez tôt le jour de la rentrée pour avoir l’occasion de rencontrer Zhom et de discuter un peu avec lui. Bref, les choses s’arrangent. Je respire un peu mieux.

Deux jours plus tard, je reçois un nouveau coup de téléphone. Au sein du service administratif dédié au handicap, on s’inquiète : les dossiers ne sont pas complets, il faut vite y remédier ! Je me rends, un peu en catastrophe auprès de la personne qui m’a contacté. On me donne des détails, on me pose des questions, on me fait remplir un formulaire concernant Elizabeth et surtout, surtout, on me rassure. On me dit que ce sont des choses qui arrivent. Que lorsque, dans une famille, il y a plusieurs dossiers à gérer, il est facile de confondre et d’oublier de remplir un formulaire ou d’oublier de fournir un ou deux documents. On me sourit, on m’offre de la compassion et des conseils. Lorsque je quitte le bureau, tout est en ordre, ou presque – il me reste juste à faire compléter et signer un document par l’équipe pédagogique de Salimar et à m’assurer que le document en question revienne dans les bureaux dans les plus brefs délais.

Je n’ai toujours pas de nouvelles au sujet de l’assistant(e) de Leia, mais je me dis que, compte tenu de la façon dont ils se démènent manifestement pour faire avancer les choses, ça finira bien par s’arranger aussi de ce côté-là. Mon inquiétude reste, mais elle est moins pesante. 

Le jour de la rentrée, tout ne s’est pas passé comme prévu pour B. et Zhom. Parce que le bus de B. avait du retard et parce qu’ils n’ont pas réussi immédiatement à se trouver comme prévu devant le collège, l’entrevue a finalement été bien plus courte que prévue. Mais B. c’est très vite avérée être une personne dévouée et très gentille. Salimar, toutefois, a eu du mal à s’habituer à sa présence et lorsque nous avons découvert que des sorties scolaires étaient prévues, nous avons jugé préférable que je sois présente. C’est ainsi que je me suis très brièvement initié au « stand-up paddle » (planche à rame) lors de la première sortie et que j’ai découvert que l’entreprise de gestion de l’énergie locale essayait de générer des vocations – « vous savez, chers jeunes collégiens, que les centrale hydroélectriques génèrent beaucoup d’emplois dans des domaines très variés, pendant et après leur construction ! Des métiers qui sont autant pour les femmes que pour les hommes ! Que diriez-vous, par exemple, de devenir mécatronicien.ne ?? » 

Ma présence, lors de ces deux matinées, n’a pas été totalement superflue. Salimar a effectivement eu besoin de mon aide. Il a adoré la planche à rame, mais lorsqu’il a voulu essayer de récupérer la grande planche (celle qui nécessite une équipe de quelques rameurs et que les filles squattaient depuis le début de la matinée), les choses ne se sont pas très bien passées. J’ai bien tenté d’avertir la prof d’anglais – qui servait d’accompagnatrice – que quelque chose clochait et qu’il fallait encourager Salimar à venir faire et pause et discuter de la situation, on ne m’a pas cru. On m’a dit « c’est rien, vous êtes sa mère, vous vous inquiétez trop ». Pourtant, cinq minutes plus tard, Salimar se mettait à s’énerver et à pleurer de frustration. Je n’ai pas osé dire « vous voyez, je vous avais bien dit que quelque chose clochait »… ou plutôt, non, je ne l’ai pas dit parce que d’une part il était plus urgent de m’occuper de mon fils et d’autre part parce que je ne savais pas comment dire une telle chose en allemand… Enfin bref,  j’ai aidé mon fils à se calmer et à énoncer son problème. Lorsque la pause, finalement imposée à toute la classe, a pris fin, Salimar et quelques-uns de ses camarades ont récupéré la grande planche et la matinée s’est terminée dans la joie et la bonne humeur. La fatigue aussi, beaucoup de fatigue. Ce qui a sans doute contribuée à ce que la journée suivante – dédié à la visite d’une centrale hydro-électrique – se déroule dans un sentiment d’ennui et de désintérêt presque total pour Salimar. Le point positif de cette sortie, toutefois, c’est d’avoir pu déterminer que ce n’est pas dans l’énergie électrique que Salimar fera carrière. Non, devenir mécatronicien, ça ne le tente pas ! ;)

Du côté de Leia, j’ai eu la surprise, au matin de sa deuxième journée, de rencontrer un homme qui s’est présenté tout d’abord à la maitresse, puis à moi, en tant qu’assistant pour Leia. Le seul souci c’est que, pour le moment, il n’est disponible qu’une heure par jour, lors de la première heure de cours, ce qui n’est évidemment, pas suffisant. Par ailleurs, il a lui-même expliqué, au bout d’une semaine de présence, que sa personnalité de prof de philo ne s’accordait que peu à la personnalité très artistique de ma fillette. La question, au moment où j’écris ces lignes n’est pas encore résolue. Mais n’ayant pas encore reçu le document administratif officiel qui confirme le temps de présence de l’AVS attribué à ma fille, je suppose que quelqu’un, quelque part, cherche encore une solution plus viable et efficace. Je vais attendre encore un peu. 



Voilà, les choses ne se passent pas si mal que ça, finalement. Salimar va toujours au collège un peu à reculons mais, une fois sur place, il fait beaucoup d’efforts pour écouter ses cours et se montrer bon élève. Sa prof principale m’a fait savoir qu’elle était fière de lui et qu’elle trouvait qu’il avait fait une bonne rentrée compte tenu de ses difficultés et de sa personnalité. Leia, quant à elle, a la chance d’avoir une maitresse qu’elle aime beaucoup. Elle la connaissait déjà d’ailleurs, puisque l’an dernier, sa maitresse avait fait un stage dans sa classe. Le fait qu’elle ait intégré une classe avec un statut particulier aide également beaucoup. Sa classe à effectif réduit – ils sont une quinzaine à peine – est en effet constituée d’enfants en situation de redoublement – comme elle – et d’enfants qui nécessitent qu’on leur accorde plus de temps et d’attention que la moyenne. En plus, même pour cette petite classe, la maitresse est accompagnée d’une assistante. Pour le moment, pour Leia, les choses se passent donc relativement bien.